6. La déperdition deau par le corps (dans la sueur, lurine et les fèces) est un processus
physiologique normal. Au cours dune journée dactivité normale, quand la température
ambiante est de 20 °C, un adulte moyen perd de deux à trois litres deau. Des facteurs, comme
lexposition au froid ou à la chaleur, lactivité intense, laltitude, les brûlures ou la maladie,
peuvent augmenter encore le phénomène. Il faut remplacer cette eau.
7. La déshydratation résulte de la déperdition de liquides organiques qui ne sont pas
adéquatement remplacés. Elle diminue le bon fonctionnement de lorganisme et, lorsquon est
blessé, elle augmente le risque de tomber dans un état de choc grave. Considérez les
conséquences dune perte des liquides corporels :
a. Une perte de 5 pour cent provoque la soif, lirritabilité, la nausée et la faiblesse.
b. Une perte de 10 pour cent provoque des étourdissements, des maux de tête,
lincapacité de marcher et une sensation de picotement dans les membres.
c. Une perte de 15 pour cent provoque une vision trouble, une miction douloureuse,
une tuméfaction de la langue, une sensation dengourdissement de la peau.
d. Une perte supérieure à 15 pour cent peut entraîner la mort.
8. Les signes et les symptômes les plus communs de la déshydratation sont les suivants :
a. urine foncée et dégageant une forte odeur;
b. faible débit urinaire;
c. yeux enfoncés et sombres;
d. fatigue;
e. instabilité émotionnelle;
f. perte délasticité de la peau;
g. lenteur du rétablissement de la circulation sanguine dans le lit unguéal;
h. apparition dun sillon au milieu de la langue;
i. et soif (en fin de liste, parce que le besoin impérieux de boire indique déjà une
déshydratation de deux pour cent).
9. On doit remplacer leau à mesure quon la perd. En situation de survie, il est difficile de
combler ce déficit, et la soif nest pas un bon indicateur des besoins en eau.
10. La plupart des gens ne peuvent boire plus dun litre deau à la fois. Ainsi, afin de
prévenir la déshydratation, il est recommandé de boire de petites quantités deau à intervalles
réguliers même si l’on na pas soif.
11. En cas de stress physique ou mental ou en conditions difficiles, il faut augmenter sa
consommation deau et boire suffisamment de liquide pour garder un débit urinaire de 0,5 litre
par période de 24 heures.
12. Si lapport en nourriture est faible, il faut boire de 6 à 8 litres deau par jour. Dans les
climats extrêmes, particulièrement ceux qui sont arides, une personne normale peut perdre de 2,5
à 3,5 litres deau à lheure. Dans ce type de climat, il faut boire de 14 à 30 litres deau par jour.
13. La perte deau saccompagne dune perte délectrolytes (sels minéraux). Un régime
normal peut généralement combler ces pertes, mais dans des situations extrêmes ou lorsquon est
malade, il faut trouver dautres sources. En mélangeant 0,25 cuillerée à thé de sel à un litre
deau, on obtient une concentration en électrolytes facilement assimilable par les tissus corporels.
14. De tous les problèmes éprouvés dans les situations de survie, la perte deau est le plus
facile à prévenir. Voici quelques conseils généraux pour prévenir la déshydratation :
a. Toujours boire de leau en mangeant. Le processus de la digestion, qui utilise
et consomme de leau, peut entraîner la déshydratation.
b. Sacclimater. Lorganisme fonctionne plus efficacement quand il est acclimaté.
c. Ménager la sueur, pas leau. Il faut limiter les activités qui provoquent la
sudation, et boire de leau.
d. Rationner leau. À moins davoir trouvé une source convenable, il faut
judicieusement rationner leau. Lingestion quotidienne de 500 centimètres cubes
(0,5 litre) dune solution sucrée (2 cuillerées à thé de sucre par litre deau) suffit à
prévenir pour une semaine au moins une déshydratation grave, pourvu que les
pertes hydriques soient réduites au minimum en limitant les activités et les pertes
ou les gains de chaleur.
15. Il y a plusieurs façons destimer la perte liquidienne. Un pansement de combat standard
absorbe environ 0,25 litre de sang (le quart dune gourde). Un t-shirt trempé absorbe de 0,5 à
0,75 litre de liquide.
16. On peut aussi estimer les pertes liquidiennes en utilisant le pouls et la fréquence
respiratoire.
a. Pour une perte de 0,75 litre, le pouls mesuré au poignet est inférieur à
100 battements par minute et la fréquence respiratoire se situe entre 12 et
20 respirations par minute.
b. Pour une perte de 0,75 à 1,5 litre, le pouls se situe entre 100 et 120 battements par
minute et la fréquence respiratoire entre 20 et 30 expirations par minute.
c. Pour une perte de 1,5 à 2 litres, le pouls se situe entre 120 et 140 battements par
minutes et la fréquence respiratoire entre 30 et 40 respirations par minute. Audel
à de ces valeurs, le sujet a besoin de soins poussés.